Le vélo à assistance électrique rencontre un succès phénoménal depuis quelques années. En France, on considère un vélo comme étant un vélo à assistance électrique, à partir du moment où il répond à ces trois critères :

1 | Le démarrage du moteur est conditionnée uniquement par le pédalage et se coupe dès que l'on arrête de pédaler.
2 | Le pédalage n'est plus assisté au delà de 25 km/h (la limite légale en France)
3 | Puissance maximale du moteur : 250 Watts

Malheureusement, beaucoup se sont retrouvé frustré par cette limite, jugée trop basse, et pour répondre à cette clientèle, le marché a donc dégainé le speedbike, un "vélo" à assistance électrique, non bridé, et donc capable d'atteindre 45 km/h, mais qui n'est plus réellement un vélo. Explications.

Des capacités décuplées...

vae45 1Parler alors d'un vélo qui n'en est pas vraiment un n'est pas chose facile.

Si on le regarde d'un point de vue technique, le speedbike reste un vélo. Certes il possède une assistance électrique, mais au delà de ça, on y trouve un cadre, deux roues, un cintre, une selle et surtout un pédalier pour faire avancer l'engin.

Point de vue matériel, le speedbike n'a en réalité rien de différent par rapport à son cousin VAE classique. C'est uniquement le moteur qui est boosté.

Les moteurs de speedbike tournent entre 350 et 500 Watts. Quelques particularités obligatoires viennent s'ajouter, comme des réflecteurs latéraux, un rétroviseur, un feu-stop arrière, un éclairage constant et une béquille auto-rétractable.

Précisons qu'il s'agit toujours d'une assistance électrique, et que vous êtes toujours obligé de pédaler pour la déclencher. De même qu'elle se coupe à l'arrêt du pédalage. On ne parle pas ici des deux-roues à moteur électrique dotés d'une poignée accélératrice ¹.

On le nomme vélo électrique rapide, pedelec ou encore speedbike, mais au regard de la législation européenne, ce vélo n'est plus un vélo. Ce type d'engin, de part le fait qu'il possède une motorisation qui lui permette de dépasser les 25 km/h, devient alors un cyclomoteur aux yeux du législateur.

...mais qui entraîne des contraintes

vae45 2Qui dit cyclomoteur, dit bien entendu de respecter la loi concernant ce type de véhicule. Cela entraîne donc des contraintes, comme :

1 | Être couvert par une assurance spécifique obligatoire.
2 | Porter un casque homologué (simple casque vélo interdit).
3 | Avoir le permis AM (anciennement brevet de sécurité routière (BSR), sauf pour les personnes nées avant le 1er janvier 1988 qui reste dispensées).
4 | Posséder une plaque d'immatriculation.

Une absence d'immatriculation peut vous valoir une amende de 750€. 3750€ si vous ne possédez ni plaque ni assurance. En cas de défaut d'assurance, les conséquences peuvent être graves en cas de préjudice causé à une personne.

Il faut également savoir qu'en utilisant ce type de cyclomoteur, vous n'êtes pas autorisé à rouler sur les pistes cyclables (150€ d'amende).

Quoi en penser ?

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Le débat est ouvert sur ce type de "vélo" et je vous invite à réagir en commentaire (calmement et de façon constructive). L' homo-consommatus est ainsi. Donnez-lui des murs, il voudra un toit, donnez-lui des souliers, il voudra courir. Le beurre et l'argent du beurre. Nous voulons toujours plus et mieux.

Certes la limite imposée de 25 km/h sur un VAE reste faible, mais elle est, à mon avis, largement suffisante pour réaliser un trajet sans vitesse ni effort excessif, et convient donc parfaitement à la cible clientèle.

Autoriser les gens à aller plus vite sur un vélo et sans effort, va naturellement avoir des conséquences sur le type de profil que l'on risque de rencontrer. Un public de "cyclistes" novices, appâté par la puissance et le peu d'effort à fournir, et qui n'a aucune expérience préalable du vélo (normal) en ville.

Le risque est donc grand de voir une génération de "speedbikers" débarquer dans les rues et "rouler comme des scooters" (comprenez ce que vous voulez dans cette phrase...). Avec l'avantage au moins qu'ils ne pollueront pas (enfin moins) et qu'ils feront beaucoup moins de bruit.

D'après l'AVERE, seulement 321 speedbikes ont été vendus et immatriculés en France en 2015. Un chiffre ridicule si on le compare à ceux des ventes de VAE classiques. Mais ce chiffre pourrait vite grossir dans les années qui viennent.

Et vous, qu'en pensez-vous ?

¹ Il semblerait que selon les dernières réglementations européennes (L1e-A et L1e-B), les vélos motorisés autonomes (c'est-à-dire ceux où vous n'avez pas besoin de pédaler pour avancer) entrent désormais également dans la catégorie Vélo à Assistance Electrique (VAE).

 

Source : www.weelz.fr